La gestion de l’offre est une conception particulière au Canada de la production agricole qui profite aux consommateurs, aux transformateurs et à l’économie tout en garantissant aux éleveurs canadiens de dindon un juste revenu.
Dans le cadre de la gestion de l’offre, les éleveurs de dindon s’efforcent ensemble de faire correspondre les volailles qu’ils élèvent aux besoins et aux désirs des consommateurs. L’industrie peut ainsi éviter les excédents et les pénuries du marché en planifiant la production, en veillant à ce que les consommateurs canadiens aient accès toute l’année à un approvisionnement fiable en produits de dindon canadien de qualité supérieure, à des prix raisonnables.
Ainsi, la stabilité qu’offre le système permet aux éleveurs de dindon de tirer un juste revenu du marché, sans devoir compter sur des subventions ni sur l’argent des contribuables. De ce fait, les éleveurs canadiens de dindon peuvent réinvestir dans leurs exploitations, moderniser leurs établissements et soutenir des collectivités dans tout le Canada.
Les piliers de la gestion de l'offre
La gestion de l’offre repose sur trois piliers essentiels et d’égale importance afin de fonctionner de façon efficace et efficiente. Si l’un des piliers est affaibli, l’ensemble de la gestion de l’offre est fragilisée.
Pilier de la planification de la production
Les éleveurs de dindon planifient leur production pour fournir un approvisionnement régulier en aliments de qualité qui suivent de près l’évolution de la demande des consommateurs. Cela évite les brusques écarts de prix tandis que les produits sont acheminés de la ferme à la table. Les quotas accordés pour les volumes de dindons élevés sont administrés par voie réglementaire à l’échelle provinciale et nationale.
Pilier du contrôle des importations
Il faut que les éleveurs sachent combien de dindon est importé pour pouvoir planifier leur production en vue de répondre aux besoins du Canada sans créer d’excédent. Le gouvernement canadien s’est engagé, dans divers accords commerciaux, à gérer le volume d’importation autorisé au Canada. Il le fait à l’aide du régime à deux vitesses qu’on appelle le contingent tarifaire (CT). Les importations qui entrent dans le pays dans le cadre du contingent sont exemptées des droits de douane alors qu’un tarif (hors-contingent) supérieur est appliqué pour décourager et éviter les importations en sus du volume fixé à l’avance.
Pilier de l’établissement des prix par les producteurs
Au Canada, les éleveurs de chaque province négocient collectivement, avec les transformateurs, au sein de leur office provincial de commercialisation, les prix minimums à la production pour le dindon. Ces prix tiennent compte des coûts de production (moulée et dindonneaux essentiellement puisque le coût des dindonneaux d’un jour et de la moulée représente à peu près les deux tiers du prix payé aux éleveurs pour un dindon sur pied) et de la situation du marché, à savoir la demande des consommateurs, les stocks de viande de dindon (le volume de viande de dindon disponible sur le marché) et le prix des viandes concurrentes.
Ce système de mise en marché ordonnée est financé par une redevance versée par les éleveurs de dindon sur chaque kilogramme de viande de dindon qu’ils commercialisent.
La Réalité
La gestion de l’offre
Certains critiques affirment que gérer l’offre a des répercussions directes sur les prix de détail et font que les prix payés par les consommateurs canadiens sont supérieurs à ceux que paient leurs homologues américains. En réalité, les prix de détail de toutes les denrées alimentaires varient avec le temps et sont parfois inférieurs, parfois supérieurs au Canada à ceux pratiqués aux É.-U.
Au Canada, le prix de détail annuel moyen des dindons entiers congelés de 2004 à 2018 a été de 2,91 $/kg contre 3,57 $/kg aux États-Unis (les données sont en dollars canadiens). Cela ne veut pas dire que les prix du dindon ont toujours été inférieurs au Canada, mais cela signifie par contre que les Canadiens ont payé, en moyenne, 22 % de moins à la longue pour les mêmes produits de dindon que les Américains.
Sources : Ipsos, Bureau of Labour Statistics (2018).